Abus sexuels dans l’enfance, prostitution, etre mere, Krystele se livre sans tabou

Abus sexuels dans l’enfance, prostitution, etre mere, Krystele se livre sans tabou

Depuis des vies qui connaissent nombre de mesaventures.

Krystele (prenom d’emprunt) se raconte au sein d’ un livre poignant, bio, sans le moindre filtre, des violences sexuelles qu’elle a vecu enfant a sa vie de prostituee tout en etant mere de famille. Une destinee singuliere que nous avons voulu consulter.

Des le commencement de l’entrevue telephonique, une petite voix, presque enfantine, nous repond. Tout en fragilite, Kristele dont le livre “Une maman presque parfaite”, vient de paraitre chez Max Milo editions, donne le style de l’interview : sincerite et tabou devoile. Mere de 5 bambins, Kristele, 47 annees, habitant le Var, revient en details sur sa life qui a traverse de nombreuses epreuves, surement trop pour une seule personne. Sa vie en permanence, ses relations avec ses enfants, sa famille, ses amis, et l’engrenage qui l’a mene a? se prostituer, tout est aborde.

“Chaotique”, c’est le mot choisi par Krystele Afin de resumer son enfance, pilier une vie necessaires mais ici horriblement sombre. Elle reste placee les premieres annees de son existence dans une famille d’accueil, car sa mere ne pouvait s’occuper d’elle. A ses 5 annees, notre interlocutrice retrouve sa mere. Cette derniere vit avec son compagnon de l’epoque. “Un soir, quand elle est partie faire des foyers pour gagner sa life, l’homme avec qui elle partageait sa life m’a reveille dans mon sommeil. Et il m’a evoque ‘viens manger le poisson’.” Cette metaphore scabreuse evoque Notre fellation. Un moment plus que douloureux et traumatisant. “J’ai vomi et il m’a demande de tout nettoyer avec ma bouche”, temoigne la mere de famille. J’ai petite fille ne evoque rien a sa mere, car le bourreau lui devoile qu’il J’ai tuera si elle avoue. Plusieurs suspicions de maltraitance alertent les services sociaux, car l’enfant reste aussi battu. Mere et fille quittent le domicile. Krystele dit tout a sa maman, celle-ci lui repond “on n’en cause plus, c’est fini”. Au regard de votre reponse, dans l’esprit de la petite fille, ces abus deviennent presque normaux, “pas graves”.

Un espoir d’une nouvelle destinee se presente.

J’ai mere de Krystele se remet en couple. Un petit frere arrive vite. Etant bipolaire et maniaco-depressive, c’est a l’auteur d’”Une maman limite parfaite” de s’occuper du bebe. Une enfant s’occupant d’un enfant. “Je mettais mon frere dans la poussette et j’allais faire l’electricite”, confie-t-elle. La noirceur des mauvais jours revient hanter la petit fille. Ce nouvel homme, votre nouveau beau-pere, lui montre des revues pornographiques et des sevices en decoulent. Un eternel recommencement dans la perversion humaine se joue.

Quelle est donc sa vision d’la sexualite face a ces monstruosites ? “Je savais a l’epoque que votre n’etait pas bien, que je n’avais pas l’age Afin de voir ce qui. J’etais genee. Un chacun des adultes est arrive tres vite, je n’ai jamais eu d’enfance. Di?s que j’habite devenue maman, je me suis dit votre n’est pas possible d’effectuer i§a a un enfant.”

Pendant ses etudes, une veritable souffrance s’installe. Au college, Krystele se sentait “differente des autres” et ses camarades ne l’aidaient pas a aller plus. Brimades, exclusions, l’ecole n’est nullement votre endroit ou elle peut respirer dans un quotidien deja difficile. Au bout d’un moment, elle decroche du systeme scolaire malgre “un bon potentiel”.

Seul lieu Afin de decompresser : la boite de nuit. “C’etait une delivrance, une echappatoire. Mais c’est aussi la-bas que j’ai decouvert l’alcool, a 14 ans”, explique-t-elle. Dans la profession d’une fete, Krystele s’apercoit qu’elle plait aux hommes. Elle accepte ainsi toutes leurs requi?tes sexuelles, car la petit femme cherche de la tendresse avant tout. Pour elle, donner son corps est le prix a payer Afin de trouver une epaule securisante.

A bout de souffle, a 20 annees, Krystele fera une tentative de suicide en avalant des pilules appartenant a sa mere : “Je n’ai pas regrette votre geste, car je n’ai pas pense a la suite. Me concernant, me reveiller ou non n’etait gui?re une crainte”. Deux jours apres sa sortie de l’hopital, elle est de retour en boite de nuit, tout en gardant en elle, comme forcement, ce degout de une telle vie. “J’ai l’impression de ne pas meriter une vie normale”, temoigne Krystele.

Cette “vie normale”, elle y goute des annees apres. Elle devient femme de militaire, avec trois enfants, pendant 10 ans. “Mais du jour au lendemain, j’ai tout fera s’envoler”, nous dit-elle. Une reelle autodestruction qu’elle ne cache jamais.

J’ai prostitution

Sur la prostitution, Krystele est aussi tres libre concernant raconter le parcours. Tres jeune, deja, elle montait dans des voitures contre remuneration. “Je ne cherchais gui?re, ce qui venait a moi”. Lors de son vrai premier rendez-vous dans l’’escorting’ aucune intimidation. “Lorsque l’on est inscrit sur un blog Internet en tant qu’escort, on rencontre Plusieurs hommes qui ne semblent, habituellement, jamais violents farmersonly match, du reste, moi, je n’ai pas vecu de mauvaises trucs. Ce n’est nullement comme dans la rue. Dans ces situations, J’me deplace ou ils viennent chez moi”, livre Krystele. En ce qui concerne l’evolution du metier de prostituee au fil des annees, elle nous explique qu’il y a bon nombre d’individus qui correspondent avec elle par messages sans jamais vouloir la voir, et en posant toujours identiques questions. “Ce sont des curieux. Un coup, j’ai eu un client qui, apres avoir passe un moment avec moi, m’a fait la lecon via un sms : ‘pourquoi tu fais votre job ?’ Je lui ai evoque ‘mais tu as fait appel a moi donc pourquoi tu trouve cela… ‘” Etre une prostituee, c’est un job Afin de Krystele, tel n’importe quel autre. Elle voit ses clients puis elle revient a le role de tante. Son corps est son outil de travail qui lui permet de vivre. Mais elle n’hesite pas a penser qu’elle a hate d’arreter la prostitution. Une lassitude s’est installee. “Le sexe me degoute. Depuis trois annees, je ne fais plus rien avec le compagnon”, formule Krystele. Son regard reste le aussi i  propos des hommes. Une envie et une confiance se paraissent perdues.

Pour la sociologue Francoise Gil, la soi-disant contradiction ‘maman’ et ‘putain’ est une question a apprehender. Selon ses dires dans le livre de Krystele, “ces meres travailleuses du sexe sont generalement tres exigeantes quant a l’education de leurs bambins. La plupart d’entre elles inscrivent leurs enfants dans des ecoles privees, controlent leurs resultats scolaires et surveillent leurs sorties et frequentations. Elles tiennent leurs enfants a l’ecart de mauvaises rencontres, d’la ‘racaille’, comme disent quelques. Le mythe de la bonne mere tient i  chaque fois les femmes sous controle, meme si les apports en psychanalyse et les travaux feministes ont considerablement concouru a la deconstruction du concept.”

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